Connaissances et sagesse des communautés indigènes en vue de la réconciliation

Le savoir indigène se réfère à un système complexe et à ses pratiques par les Adiwasis / communautés indigènes, il provient de leurs riches expériences et interactions avec l'environnement naturel et se transmet d'une génération à l'autre. Il est détenu collectivement sous la forme de chansons, d'histoires, de mythes, de croyances, de coutumes et de lois. Les communautés indigènes sont proches de la terre, des forêts, des rivières et autres plans d'eau. Elles ont développé des compétences et des pratiques écologiques qui les aident dans leurs diverses activités agricoles au fil des saisons, année après année. Le savoir indigène est enraciné dans les pratiques, les institutions, les relations, les rites, les rituels, les fêtes et les réjouissances de la communauté. Il est lié (a) à la nature, (b) à l'autre, (c) au créateur ainsi qu'aux ancêtres et aux esprits, le tout dans une harmonie mutuelle.

Système de clan autochtone

Selon divers mythes, le Créateur lui-même a divisé les êtres humains en différents clans pour qu'ils puissent se marier entre eux. Les clans sont constitués d'animaux, d'oiseaux, de poissons, de plantes et de minéraux. Chaque membre de la communauté indigène appartient à un clan particulier. Les membres d'un clan forment une famille élargie et sont liés les uns aux autres comme des membres de la famille. Cette coutume sociale fait que les membres d'un même clan forment une grande famille. Elle ne permet pas aux membres d'un clan de se marier dans le même clan, car ses membres sont les frères et sœurs d'une même famille. Grâce à cette coutume, un membre se marie en dehors de son propre clan. Le réseau social s'étend ainsi d'un clan à l'autre par le biais de mariages interclaniques, ce qui favorise la réconciliation et la création de liens sociaux.

Mode de gouvernance autochtone

Les communautés indigènes vivent principalement dans des villages des zones rurales et forestières. Ce sont de petits agriculteurs, même si, grâce à l'éducation moderne, une bonne partie de leur population a rejoint le secteur des services pour gagner sa vie. Chaque communauté villageoise élit son chef parmi les chefs de famille selon le principe du consensus. Le chef est un égal parmi les égaux, sans autre statut élevé ou faible. Pour l'aider dans ses tâches et ses responsabilités, il existe un conseil d'anciens élus sur la base du même principe que celui mentionné ci-dessus. Avec les autres chefs de famille du village, ils organisent des réunions, prennent des décisions et les mettent en œuvre. Les conflits dans le village sont réglés de cette manière et la réconciliation a lieu. Au-delà de ce conseil de village, il existe des conseils inter-villages avec leurs chefs et conseils respectifs afin de maintenir la paix et la réconciliation entre eux et leurs voisins.

Tandis que le chef du village et son conseil veillent ensemble au maintien de la paix et de l'harmonie socioculturelles dans leur village, un prêtre et son assistant, élus par la communauté villageoise, s'occupent des rites et rituels religieux à différentes occasions. Par leurs fonctions, ces chefs religieux aident la communauté villageoise à se réconcilier avec Dieu le créateur, les ancêtres et les autres esprits mineurs. Ils apportent ainsi la paix et l'harmonie à la communauté villageoise dans ses affaires temporelles et spirituelles.

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Festival de Sarhul

C'est l'un des festivals célébrés lorsque les arbres Sal (Shorea robusta) sont chargés de fleurs blanches. C'est le plus grand festival annuel du printemps. Ce jour-là, on vénère le Dieu créateur en lui sacrifiant un poulet blanc. Le sacrifice est offert par le prêtre du village et son assistant au Sarna (bosquet sacré). Le point central du festival de sarhul est la divinité sarna. Elle est l'esprit gardien de tout le village, de ses habitants et de son bétail. Par son intercession auprès de Dieu, elle est responsable d'une bonne mousson et de récoltes abondantes au cours de l'année. Sa demeure est le bosquet sacré près du village. Un poulet rouge lui est sacrifié. D'autres esprits sont apaisés lors du sarna en leur sacrifiant des poulets de différentes couleurs afin qu'ils ne contrecarrent pas les efforts de la terre et du soleil dans leur mariage mystique et leur union le jour du sarhul pour produire de bonnes choses en abondance dans la nature. La fête du sarhul, telle qu'expliquée ci-dessus, illustre bien les relations entre les hommes et la nature, entre eux, avec le créateur et les esprits, le tout dans une harmonie et une réconciliation mutuelle.

La crise de la réconciliation

Il existe d'énormes gisements de mines et de minéraux sous les terres et les forêts où les communautés indigènes vivent depuis des siècles. Cependant, les gouvernements actuels s'emparent de ces ressources naturelles pour les exploiter à des fins minières et industrielles. En conséquence, les communautés indigènes sont massivement déplacées sans que des mesures adéquates de réinstallation et de réhabilitation ne soient prises. Cet échec des gouvernements successifs a entraîné la perte de terres, l'absence de logement, le chômage, la pollution de l'environnement, la dégradation écologique et de graves risques pour la santé. Malheureusement, cette situation a gravement perturbé et détruit l'harmonie et la paix entre (a) Dieu et l'homme, (b) l'homme et l'homme, (c) l'homme et la nature. Il s'agit d'une véritable crise dans les communautés indigènes qui cherchent à se réconcilier.

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Publié par SJES ROME - Coordinateur de la communication in SJES-ROME
SJES ROME
Le SJES est une institution jésuite qui aide la Compagnie de Jésus à développer la mission apostolique, par sa dimension de promotion de la justice et de la réconciliation avec la création.

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